Marinette Arrighi

Marinette avec Bébé en 1989

Elle témoigne dans une lettre adressée au président de l’ANACR2B

lettre à Pierre Orsoni p1
lettre à Orsoni 2

En voici le texte :

Monsieur Orsoni

Je vous envoie comme promis le résumé sur la résistance

Je me suis mariée le 30 janvier 1943; quelques mois après, Bébé avec Dominique Vincetti prépare la Résistance avec quelques camarades du village :Damien Vincetti, Noel Agostini, François Pietrucci et deux de Porri : Pierrot Novella et Ambroise Batesti des gens fidèles et courageux.

Naturellement moi je n’étais au courant de rien.

Un matin, ils sont venus l’arrêter . J’étais enceinte de mon fils Jean-Jacques. Quelques jours avant d’être arrêté ils étaient au débarquement d’armes au Travo, comme Bébé parlait anglais celà facilitait les choses. Ensuite après avoir été vendu. C’est là qu’il a été transféré à Marbeuf à coups de crosse sur la tête et une règle en fer, on lui avait ouvert et fendu toute la lèvre ; on s’acharne sur lui, lorsqu’il reprend connaissance, cele le décide à s’évader et avec courage il prépare son évasion, il réussit. Il arrive à Penta di Casinca une personne qu’il avait rencontrée le dépose sur la petite place. C’est Pélégré Pini qui le ramasse: c’était une loque remplie de poux et des plaques sur tout le corps ( la famille Pini a été admirable). Ensuite, il sera hébergé chez le maire de l’époque, René Vincetti. Il rejoint Porri où on lui donne l’ordre d’attaquer Champlan avec François Vittori. Pierre Campana de Casalta, fidèle compagnon était là aussi. Et tous les autres dont j’ai dit plus haut les noms.

Après cette triste période, Bébé n’a jamais plus été le même. Mais étant d’un caractère plutôt réservé et secret, je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Après 55 ans de vie commune, il a terminé le reste de sa vie ainsi, et les sévices qu’il avait endurés ont contribué à raccourcir sa vie.

Je termine , monsieur Orsoni en espérant que vous tacherez d’arranger ce petit récit.

sincères amitiés

Marinette Arrighi

PS: n’oubliez pas de mettre les noms des camarades que j’ai cités

lettres à M.Orsoni fin